Sculpture en forme de hache,
fonte d’aluminium,
60cm, 2,3kg,
Toulouse, 2020

la hache

À la forme droite et minimaliste, c’est quand on s’empare de ce bout de métal froid que l’on ressent toute la chaleur de la forge ainsi que la force et le geste expérimenté du taillandier. Les vibrations des coups de marteau sur l’enclume, le rouge vif de l’acier, le bal des étincelles et le son étouffé du trempage dans l’huile froide, ce sont toutes ces sensations que l’on éprouve. Enfin, il suffit de faire face à la lame pour se rendre compte du travail de polissage et d’affûtage,
du détail et de la qualité de cet outil qui prend vie.
[…]
Toutefois, on ne saurait jouir pleinement du plaisir que procure cette hache sans en subir les conséquences
et les nombreuses traces qu’elle laisse sur nos mains. Car cette sensation de velours, doux et délicat au premier abord, laisse peu à peu place à une matière rugueuse et abrasive, recouvrant nos mains de corne et de cloques, en les asséchant complètement. Alors on crache dans nos mains pour que l’outil ne nous échappe pas, comme pour repousser la douleur du bois sur nos plaies vives, et on ne cesse de répéter le même mouvement, jusqu’à la satisfaction d’un travail bien fait. On y retournerait jour et nuit jusqu’à ce qu’elle devienne le prolongement de nos mains. Avec le temps, elle devient ce compagnon de travail indispensable, un objet que l’on a toujours avec soi, duquel on prend soin, car il est devenu tellement précieux à nos yeux.”

Extrait de mon mémoire “la hache pour faire école” à lire ici.

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